Au congrès « De l’ambition pour l’école ! » de ce samedi matin à Namur, Ecolo appelait à une alliance globale pour l’école en développant notamment des propositions centrées sur les élèves et en plaidant pour un vrai tronc commun pluridisciplinaire.
Derrière l’expression finalement peu poétique de « tronc commun », peut se cacher toute une forêt, une véritable richesse : la possibilité offerte à chaque jeune d’explorer, pendant plusieurs années, une série de pistes possibles pour son avenir, son « devenir » scolaire et/ou professionnel.
Avec le « tronc commun », les cours dits « généraux » côtoient d’autres disciplines dans le domaine artistique mais aussi dans le domaine des techniques et des métiers artisanaux.
Ce genre de « hors piste » me dit quelque chose, moi qui ait vu mon père travailler le métal à l’atelier et appris avec ma mère à filer la laine de mouton au rouet. Savoir planter un clou et savoir planter les choux, cela change la vie !
Plus sérieusement, ce que nous visons, c’est que la rencontre entre les jeunes et les disciplines qui mènent éventuellement à exercer un métier manuel, artisanal ou technique soit une rencontre joyeuse et passionnante. Tout le contraire d’une sinistre « relégation » pour incapacité à suivre les enseignements du « général ».
Cela demande une vraie révolution des mentalités, cela demande de mettre fin à la hiérarchie qui glorifie la pensée abstraite et regarde avec condescendance l’intelligence de la main ou du corps. Et nous en sommes loin : aujourd’hui, le « technique » et le « professionnel » sont perçus comme des seconds choix, voire des punitions.
Pourtant, l’expérience nous montre que l’exploration des possibilités –de toutes les possibilités : intellectuelles, manuelles, sensorielles, relationnelles…– est ce qui permet de vivre une vie accomplie.
Plus pragmatiquement, nous pensons que l’avenir de notre société, qui demande création, audace et inventivité, passe aussi par la maîtrise des technologies, les inventions techniques et la création de nouveaux savoir-faire industriels.
Et nous pensons que pour faire émerger le monde de demain nous avons besoin, entre autres, de générations d’hommes et de femmes passionnés qui auront vraiment choisi leur métier.